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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 11:43
Homélie du 4e Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

 

« J'aimerais vous voir libres de tout souci ! »

 

 

     En mai 2020, le philosophe Frédéric Lenoir a signé un livre intitulé « Vivre ! Dans un monde imprévisible » aux éditions Fayard. Il s'agit d'un opuscule composé de 10 chapitres, qui énumèrent autant de conseils tirés de diverses sources de sagesse, afin de nous accompagner dans la traversée de temps difficiles. Dans le premier chapitre, « se sentir en sécurité », l'auteur présente et analyse le besoin humain de sûreté. Sa réflexion utilise à la fois le concept de « conatus » du philosophe Baruch Spinoza et la théorie de « la hiérarchie des besoins » du psychologue Abraham Maslow. Tout ceci pour nous dire la grande diversité des besoins humains, et la manière dont ils peuvent réagir entre eux, afin de nous rendre confiants, satisfaits et heureux.

 

     Une période de crise, de pandémie, souligne l'importance de nos besoins fondamentaux liés à notre existence physiologique, en particulier la santé et l'alimentation. Cependant, de nombreux exemples peuvent aisément nous convaincre du fait que le corps n'est pas moins souvent porté par la nourriture matérielle qui le nourrit, que par l'esprit qui le dirige. Par exemple, la foi, la confiance en la vie est un élément précieux qui dans de nombreuses circonstances, soutient des personnes en situations d'incertitude ou de précarité.

 

     Le lien qui nous tient entre nous, et nous avec Dieu, est le lien qui nous tient avec la vie. Le terme « dé-tresse » peut se comprendre comme étant l'opposé de ce qui est « tressé » c'est-à-dire « lié » : l'angoisse surgit dans la perte de nos relations vivantes et vraies (et non pas seulement virtuelles), lorsque nous nous coupons les uns des autres, et du sens que nous prenons en face d'une altérité. Lorsque nos relations se désintègrent, la perte de nos places respectives est un risque qui peut nous conduire à voir s'évanouir toute la valeur de notre existence, de notre présence aux autres et au monde.

 

     « J'aimerais vous voir libres de tout souci ! », nous adresse Saint Paul en ce dimanche ! La suite de son discours demande que nous renouvelions et revivifions notre relation avec le Seigneur, avec Dieu ! Quelle confiance lui faisons-nous ? Sommes-nous prêts à redire « oui » à la vie et à son auteur?

 

      Les évangiles, depuis longtemps, nous avertissent sur le fait qu'une recherche de sécurité qui ne serait que d'ordre matérielle, physique ou physiologique, est par avance vouée à l'échec. L'accumulation des richesses matérielles ne mène nulle part. Il s'agit de fausses sécurités lorsqu'elles sont construites en dehors d'une relation d'amour avec le prochain et avec Dieu.

 

     Couper l'individu de ce qui peut le lier aux autres et à Dieu, le détacher de la construction d'un idéal à servir, ne le rendra jamais joyeux, heureux ou satisfait. Reconnaissons que l'endormissement du confort et la distraction des écrans nous éloignent de cet engagement nécessaire au bon épanouissement. Sauver la qualité de la vie est une manière de sauver des vies. Et sauver la qualité de la vie, c'est se mettre au service du Royaume de Dieu !

 

 

     Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Observez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier ; Dieu les nourrit. Combien plus valez-vous que les oiseaux ! Et qui d'entre vous peut par son inquiétude prolonger tant soit peu son existence ? Si donc vous êtes sans pouvoir même pour si peu, pourquoi vous inquiéter pour tout le reste ? Observez les lis : ils ne filent ni ne tissent et, je vous dis : Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a jamais été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi en pleins champs l'herbe qui est là aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu, combien le fera-t-il pour vous, gens de peu de foi. Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez ni ce que vous boirez, et ne vous tourmentez pas. Tout cela, les païens de ce monde le recherchent sans répit, mais vous, votre Père sait que vous en avez besoin. Cherchez plutôt son Royaume, et cela vous sera donné par surcroît. Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. (Luc 12, 22-32).

 

 

Homélie du 4e Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

 

Lectures du 4e Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

 

 

1. Deutéronome 18, 15-20. Je ferai se lever un prophète. Je mettrai dans sa bouche mes paroles.

 

2. Psaume 94 : Aujourd'hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur.

 

3. 1 Corinthiens 7, 32-35 : J'aimerais vous voir libre de tout souci.

 

4. Marc 1, 21-28 : Il enseignait en homme qui a autorité.

 

 

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commentaires

A
J'aime bien, merci. Vous étes bienvenu sur mon jeu.
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C
Merci , je me redis souvent la dernière phrase "sois sans crainte petit troupeau..... " je trouve qu'à elle seule elle redit l'essentiel et rassure.
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